jeudi 25 avril 2013

Étapes, escales et relais en Amérique latine:   cinq siècles d’ histoire des haltes

Marc Augé a défini les non-lieux à la fin du xxe siècle, ces espaces anonymes et interchangeables, effaçant l’identité collective et individuelle, et excluant le dialogue, à l’instar des aéroports internationaux. A contrario la littérature avait mythifié l’auberge espagnole. Cet entre-deux, le temps du repos avant un nouveau départ, les hommes et les femmes qui se croisent sur le lieu de halte, la vie commune, l’histoire des émotions et des représentations du bivouac, tels sont les objets du présent colloque dédié au moment de l’escale.
Comment les voyageurs hispano-américains ou européens, marchands, missionnaires ou soldats, femmes ou hommes, indiens ou créoles faisaient-ils étape sur le continent américain? Du « tambo » hérité des incas à l’hôtel de migrants, du relais de poste à la « estación de trenes », la topographie des lieux d’arrêts, l’économie qui leur a été associée, ont évolué avec la modernisation des moyens de transport, l’arrivée du chemin de fer et l’essor de la navigation à vapeur d’un côté et de l’autre du continent américain.
Ces havres minimes, ces territoires du quotidien, à l’opposé de l’apparat des lieux de pouvoir, est-il possible de construire leur histoire parallèlement à l’histoire des moyens de transport et des voies de communication? Quels sont les rituels de l’étape ? L’arrêt est éphémère, le voyageur parfois clandestin. Comment retrouver l’imagerie des haltes dans les récits de faits divers et les chroniques coloniales, dans les correspondances, les récits de voyage et les journaux intimes ?
Le colloque international TEMA 2013 prévu du 3 au 5 octobre 2013 à la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine et dans le cadre de l’Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 s’inscrit dans le prolongement des colloques TEMA 2010 et 2011, réunissant géographes, historiens et linguistes, spécialistes de l’image, de la littérature, architectes et ethnologues. Le cadre chronologique est élargi de l’époque coloniale au xxe siècle. Les sources des communications seront présentées de manière innovante pour cartographier les escales et des étapes de l’ensemble du continent jusqu’à la Terre de Feu.

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